Vu: Jean Revillard / Sarah on the Bridge
Galerie Cerami / route de Philippeville 346 / B-6010 Charleroi
19/11/2011 - 23/12/2011
Elle a un dos, des fesses, un matelas, quelques chaises ça et là, comme une sorte de territoire aussi, mais pas de visage. Le piètre luxe des sous-vêtements contredit la pauvreté du décor. Un corps pour baiser, mais pas vraiment d'identité.
Les photos de Jean Revillard sont un coup de poing dans l'estomac. Le signe évident d'un rendez-vous collectif manqué avec le Sud en même temps que celui de la capacité du photographe à le représenter...
Comme chaque expo à la Galerie Cerami, à voir absolument.
Et, au fait, la chaise... regardez les photos, elle fait bien partie de l'expo...
"J’ai rencontré Sarah un jour de mars dans une forêt, le long d’une route de campagne au Nord Est de Turin. Elle vendait son corps sur un chemin de terre. La rencontre fut farouche, pleines de peurs réciproques, et les premières photos bancales. Sarah n’était pas qu’une fille parmi d’autres à photographier sur ces routes de campagnes au Nord Est de Turin.
Ces zones, je les repère à l’aube depuis plusieurs mois. Je tourne en rond sur quelques routes pour cartographier les places des "lucioles" comme on les appelle en Italie, pour rencontrer les filles en prostitution qui remboursent ainsi leur passage en Europe. Et à force de passer et de repasser encore, à force de m’arrêter, à force de dire simplement bonjour, une fille m’a accordé sa confiance. Et Sarah sur son pont s’est révélé être une évidence.
Il y a la fille, Ses mots. Il y a sa route, sa chaise, son feu et son parasol. Il y a ce chemin de terre, la forêt, les matelas, et au milieu il y a ce pont qui à lui seul est une métaphore de ce passage si difficile pour gagner l’Europe."
Jean Revillard / Caluso juin 2010
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