Latence !

L'histoire semble se répéter (voir mes posts du 6 mai 2006 - matériel Brownie et les jours qui suivent la serie un message du passé), ou en tout cas mon attention à certaines choses...

Aujourd'hui, à partir de 6h (le matin, eh oui), j'ai écumé la brocante de Malmédy, et systématiquement examiné chaque appareil ancien, à la recherche d'un film dans l'appareil...
Passons tout de suite sur ce Brownie Six 20 (je crois, mais peu importe), chargé d'un film arrêté sur la première vue. Au mieux, s'il est équipé de bobines 620, son acquéreur pourra l'utiliser, en chargeant le contenu d'une bobine 120 sur les bobines 620, plus fines, et en refaisant l'exercice avant l'envoi au labo. Je n'ai pas pris le risque de l'acheter, une vue, peut-être même pas exposée... ou alors exposée 50 fois... et plus que probablement grillée par les fuites inévitables. Oublions. 1 vue possible sur 10, avec 1 chance sur 1000 qu'il y reste quelque chose... le jeu n'en valait pas la chandelle.
Sinon, un Praktika Super TL 1000 (d'après le web, dates de fabrication de 79 à 84), contenant un film agfachrome 200 professional, 36 vues apparemment exposées - en tout cas le film était en bout de course -, avec, pour le film encore, un numéro de série 0152 609-301.

En résumé: une fois de plus j'ai dans les mains un film qui pourrait contenir un message venu du passé. Que personne n'a pris la peine de développer... Je me sens une âme d'archéologue, d'historien, ou de confesseur...
On est ici au coeur de l'argentique, dans la latence pure. Un jour quelqu'un a pressé le déclencheur, et ainsi transmis à une bobine de film des informations qu'il contient depuis lors... Et, depuis je ne sais quand, on se trouve dans un entre-deux... Du déjà photographié au pas encore développé... Une imagé purement virtuelle, que seuls les processus chimiques permettront peut-être encore de fixer... s'il n'est pas déjà trop tard.
C'est peut-être là toute ma motivation à continuer à faire de l'argentique, et mon plaisir de l'attente, entre la prise de vue et le développement. Savoir déjà, mais ne pas savoir vraiment...
Un beau sujet de travail pour l'école des beaux arts qui me titillait déjà depuis quelques semaines... mais qui n'en prend que plus de corps...