Expo: Bruxelles, Convergence de Territoires
Ouvert du jeudi au samedi de 11h à 18h
Exposition: Bruxelles, Convergence de Territoires
du 28-11-2008 au 24-01-2008 / vernissage le 27-11-2008
Isabelle Arthuis, Laurette Atrux-Tallau, Lucile Bertrand, Franck Christen , Lionel Estève, Erwan Mahéo, Xavier Noiret Thomé, Sébastien Reuzé, Léopoldine Roux, Emmanuelle Villard, Jean Baptiste Bernadet
Commissariat Anne-Laure Chamboissier, Bernard Marcelis, Christine Ollier et Lilou Vidal.
La galerie Les filles du calvaire contribue par sa présence à Bruxelles depuis 8 ans à la diffusion de la scène française en Belgique, c’est pourquoi elle a choisi de participer à la programmation France-KUNSTART.be avec l’exposition BRUXELLES CONVERGENCE DE TERRITOIRES en parallèle à l’exposition BRUXELLES, TERRITOIRE DE CONVERGENCES au Musée d’Ixelles.
Depuis une quinzaine d’années, un nombre important de jeunes artistes français se sont établi en Belgique et à Bruxelles en particulier.
Tous ont développé une oeuvre spécifique qui se nourrit de différentes influences, dont le territoire de Bruxelles serait un catalyseur entre France et Belgique. Cette scène singulière génère des démarches multiples et variées. Elle est plus à considérer comme une constellation que comme un regroupement.
Il s’agit d’une sélection de dix artistes appartenant globalement à la même génération dont la diversité des pratiques donne un aperçu de la créativité de la scène bruxelloise française actuelle:
La série photographique des Living Colors, d’Isabelle Arthuis, célèbre les nuances chromatiques de la nature au rythme d’un processus de succession d’images orchestré par le spectre des couleurs. La couleur devient le sujet principal de l’image et la photographie se fait peinture.
Laurette Atrux Tallau et sa série des objets cassés en instantané, telles des natures mortes animées par l’action de la chute - où la tension du temps et l’instant répété mais toujours singulier de l’éclat sous ses différentes formes colorées - nous renvoie à la fameuse formule vanitas vanitatum omnia vanitas.
Les dessins collages de Lucile Bertand de la série Perpetratio, jouent sur le processus d’apparition de l’image selon le mode polaroid et questionnent une notion qui lui est chère, l’indicible et son contraire, la saturation de la forme. Une image d’abord à peine visible, où l’on distingue des figures aux contours troubles, révèle peu à peu des silhouettes de femmes et se charge progressivement de ponctuations colorées, jusqu’à la disparition à nouveau de l’image sous la prolifération des points abstraits.
Franck Christen, présente un ensemble de photographies selon une association inédite où nature et culture dialoguent dans un récit de l’instantané et du « portrait de l’ordinaire », le tout baigné par cette tension entre le réel et la mise à distance avec celui-ci.
Les sculptures-bouteilles de Lionel Estève s’exposent sur le mode du dialogue entre extérieur et intérieur avec Isabelle Arthuis et Erwan Mahéo. Le contenant épuré des bouteilles a trouvé comme support les tables-objets-sculptures d’Erwan Mahéo en tant que socle d’un corps à penser tandis que le contenu (l’intérieur des bouteilles qu’on peut voir à travers une lentille) plus décoratif et ludique, et par essence caché, se matérialise au grand jour en un feu d’artifice de formes et de couleurs par l’intervention photographique d’Isabelle Arthuis.
La pratique de juxtaposition d’Erwan Mahéo (mêlant sculpture, dessin, design et photographie dans ce cas-ci) créé des espaces mentaux où images et objets s’interrogent dans leur fonctionnalité et leur potentiel poétique. Pour cette exposition, l’artiste présente une nouvelle installation, articulée autour d’une série de dessins. Cet environnement est une fois de plus lié au déplacement, à l’histoire, au territoire, à la cartographie et à la recherche d’un réseau possible de convergences entre le monde réel et l’expérience de l’artiste.
Les peintures de Xavier Noiret-Thomé se libèrent des codes picturaux. Figures, abstractions et accidents de la matière se côtoient dans un chaos harmonieux et contrôlé où la grille géométrique réapparaît comme un leitmotiv, malgré les distorsions que l’artiste lui a fait subir. La toile semble vouloir embrasser l’espace et devient mobile par la force du geste, la luminosité des couleurs et des vibrations de la matière (l’artiste n’hésite pas à insérer des matériaux tels que faux bijoux, couvercle en aluminium, objets de pacotille…), et pourtant la surface de la peinture se resserre à ses extrémités dans un cadre peint. Car il s’agit bel et bien avant tout d’un tableau.
Sébastien Reuzé présente à cette occasion une série de photographies dont le titre nous indique immédiatement le ton poétique du propos par le néologisme de sa formule : « Avoir fait l’Inde ». De dérivation en métaphore, ses photographies témoignent du pouvoir de transformation et de révélation du réel opéré par le regard de l’artiste. On retrouve dans sa démarche l’idée de trouvaille chère aux surréalistes et l’artiste revendique lui-même « la simple beauté de l’oisiveté », sorte de salut à la quotidienne étrangeté.
Léopoldine Roux nous entraîne dans son monde fantasque et ludique où elle revisite les préceptes minimaliste et pop dans une version très féminine. Ainsi la vidéo Street gumming met en scène l’artiste dans une micro action itinérante consistant à peindre en rose tous les chewing-gums collés sur les trottoirs des rues qu’elle trouve sur son passage, de New York, Osaka, Paris, à Bruxelles et ce en chantonnant un air très « girly » emprunté à Iggy Pop. Un univers fait d’absurde et d’imaginaire, qui n’a de cesse de parler de peinture, de la couleur et de son support.
Emmanuelle Villard présente dans le cadre de cette exposition sa dernière série de peinture, Medley, qui recadre la volonté de séduction et de ré-appropriation de ses anciennes réalisations dans un propos ironique sur la notion de bon goût et ses fondements et sur la situation de l’artiste en tant que peintre abstrait aujourd’hui.
« Si la séduction est revendiquée dans mes pièces, il ne s’agit nullement de l’affirmation d’une féminité stéréotypée et instrumentalisée. J’utilise ces codes, tout comme ceux de l’érotique, par jeu et par ironie, dans la volonté de maintenir les pièces dans une constante ambiguïté. C’est aussi un outil : un moyen de capter le regard ».
Winter for a Year, est le titre de l’installation du jeune artiste plasticien français, Jean Baptiste Bernadet, auquel la galerie consacre un nouveau Project room.
Un mélange de sculptures et de peintures traduisant le positionnement de l’artiste fait d’une authenticité romantique et désillusionnée et d’une attitude auto-dérisoire emprunte d’une Héroïque Solitude, pour reprendre le titre d’une de ses peintures.
Halo, un nouvel appel.
Les deux expositions seront donc conçues en étroite relation l’une avec l’autre tout en jouant de la configuration très différente des lieux afin d’offrir de nouvelles possibilités et de générer un regard distinct et une appréhension renouvelée des œuvres de ces mêmes artistes.
Ainsi la version de l’exposition à la galerie s’est-elle re-baptisée BRUXELLES, CONVERGENCE DE TERRITOIRES et interroge l’aspect composite et chromatique des différents travaux présentés comme fil conducteur de l’exposition.
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