02 novembre 2008

Vu: Marie-Jo Lafontaine / Alice in Wonderland

Vu, de justesse, le dernier jour croyais-je... mais il parait, qu'à la demande générale du public... on pourra encore la voir quelques jours (jusqu'au 9 novembre)... Donc, dépêchez vous !
Malgré tout ce que j'ai pu écrire ailleurs (voir Stavelot sur 366mots.blogspot.com) je suis évidemment capable de me rendre à Stavelot, s'il y a une raison valable ! Et si en plus, je suis dans le coin, ce serait stupide de ne pas en profiter.

Alice in Wonderland / Marie-Jo Lafontaine
Galerie Triangle Bleu, Stavelot
10 août - 9 novembre 2008

Une exposition impressionante de qualité et de diversité.
Dès l’entrée, on est frappé par deux panoramas végétaux hallucinants, de près de 4 mètres de large. Du vert, dans toutes les gammes, c’est tout. La vision est hypnotique. Totalement symétriques – ils sont composés d’une double répétition en miroir (une image se reflète... et la double image est elle-même réfléchie) de la même image initiale - et en même temps riches de variété.

3 photos de coqueliquots et une d’arum complètent cette salle. Le tout dans des tons pastels, à la limite du réalisme. L’artifice est ici dans la couleur, alors que la composition est strictement réaliste.

Dans la salle suivante, prodigieusement éclairée par une baie sur la rue, 2 séries – issue de Babylon babies - de 5 photos de têtes d’adolescents (2 x 3 m), un peu comme des photos d’identité géantes vous toisent. Chacun sur un fond de couleur différentes, mais aucun vêtement (comme dans la série « Kinder der Ruhr »… mais en cadrage plus serré, les modèles étant plus agés que ceux de cette série) ne venant créer de la variété dans ce dispositif. Standardisés, mais en mêmes temps uniques. Et même la variété des origines laisse entendre qu’ils pourraient faire partie d’un même lieu, d’une classe par exemple. Illusion même qu'il pourrait parfois s'agir d'un seul et même modèle, modifié, coiffé autrement... Ils sont tous à cet âge où, ayant déjà quitté l’enfance, ils n’ont pas encore décidé de leur genre et où garçons et filles naviguent dans une sexualité encore très floue.
Enter ces deux rangées, un montage d’homme à tête de mouton (Can you hear me ? de la série des Fables de la Fontaine) crée un décallage étrange.

A l’étage, passés les rangements de la réserve, une autre série d’humains à tête d’animaux cotoyent des inscriptions lumineuses. « Can you hear me ? » encore, « Smile for me », « Kiss me », « Dreams are free » et « You are watching me »… Alors que la série présentée au rez de chaussée évoquait la photo d’identité, on est ici clairement dans la galerie de portraits. D’une sorte de mafia mi animale/mi humaine qui se réunirait sous les combles de l’abbaye de Stavelot. Et c'est sous le regard de cette assemblée étrange que l'on consulte livres et catalogues. Un regard de crapaux, de renard ou de souris par dessus l'épaule.

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