15 mai 2009

Expo: Bizarre, bizarre ...

Bizarre, bizarre
dans l’esprit du surréalisme

13|05 > 4|07|2009

Un couple, lui-même éminemment «magrittien», contemple un tableau du «maître de Lessines», prêt à se laisser engloutir par une fenêtre ouvrant sur le vide… Au milieu d’un pré, six personnages scrutent le ciel à travers d’étranges lunettes… Des chiens forment un cercle, un autre fait la sieste sur le dos d’une vache, un autre encore défèque une montagne de neige… Une belle endormie, (im)pudiquement perdue dans ses songes… Une ombre menaçante plane sur une plage déserte… Trois paires de jambes dans une vitrine ; ailleurs, une robe semble attendre celle qui voudra bien la libérer de sa solitude… Coincé entre des armures médiévales, un homme vitupère sur un écran de télévision… Endimanché, un monsieur d’un autre âge pose en compagnie de son pigeon favori… Des poupées pendent au plafond d’une boutique oubliée… Des constellations de galaxies lointaines nous invitent à la perte de tous nos repères… Pour qui le veut bien, des paysages se muent en corps de femmes… Une Mona Lisa dépoitraillée s’exhibe dans un recoin sombre… Une statue pleure et saigne la glace qui l’emprisonne… Quelques hommages licencieux sont rendus au trublions d’antan: Molinier, Bellmer, Nougé… Bizarre, bizarre…

Pour saluer à notre manière l’ouverture prochaine du Musée Magritte à Bruxelles, nous avons choisi d’accrocher une quarantaine de photographies réalisées par les artistes de la galerie et qui, toutes, s’inscrivent peu ou prou dans l’esprit du surréalisme.

Il ne s’agit donc pas d’images répondant aux critères tels que définis par les théoriciens du mouvement (ou autres gardiens du temple), mais de photographies qui montrent des situations incongrues telles qu’un regard attentif peut les saisir au quotidien.

Humour décalé, apparences trompeuses, scènes improbables et transfiguration du banal se sont donné rendez-vous pour cette ultime exposition de la saison.

La rencontre, fortuite ou non, d’un chien empaillé et d’une jeune femme en sous-vêtements, le pantalon aux chevilles, n’est pas moins belle ni moins intrigante que celle, chère au Comte de Lautrémont, d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table à dissection!


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