Expo: There is No(w) Romanticism
Galerie Les Filles du Calvaire Bruxelles / Boulevard Barthélémy 20 / 1000 Brussel
du 29-05-2009 au 11-07-2009 / vernissage le 28-05-2009 18h- 21h
Oeuvres diverses (Sculpture, Installation, Peinture, Vidéo, Performance, Photographie) de Bas Jan Ader, Jean Baptiste Bernadet, Iñaki Bonillas, Patricia Dauder, Edith Dekyndt, Cyprien Gaillard, Amy Granat & Drew Heitzler, Barnaby Hosking, Marine Hugonnier, Sophie Nys & Philippe Van Snick, Paul Pouvreau, Stefan Tcherepnin, Lisa Tan, Pieter Vermeersch.
Performance de Danai Anesiadou le jour du vernissage à 20h
Le Romantisme est-il mort? On constate dans l’art contemporain et conceptuel la persistance d’une certaine forme de Romantisme. Cette persistance ne viendrait elle pas justement du fondement intrinsèque de l’être, dont la dualité entre raison et émotion serait génératrice de mélancolie ? La négation et le reniement de cette inclination naturelle au romantisme, n’auraient ils pas réactualisé son sens et son existence ?
Historiquement le Romantisme s’est affirmé comme une critique rhétorique d’une idéologie basée sur la logique et les contraintes matérielles au XIXème siècle, époque de l’industrialisation et de la naissance de la société de masse. Il s’agissait de laisser libre cours au pouvoir spontané de l’émotion contre le rationalisme dominant de la période des Lumières à laquelle le mouvement politique et littéraire allemand de la deuxième moitié du XVIIIème siècle «Sturm und Drang» (tempête et passion)- précurseur du Romantisme - s’était déjà opposé.
On retrouve dans la définition du Romantisme qu’a proposé Baudelaire dans son ouvrage critique Le Salon de 1846, les grands principes: émotions, individualisme, intériorité, infini, fusion avec la nature devenant le reflet de l’âme…
Bien plus tard, l’art minimal et conceptuel ont réagi contre les discours mystiques et soi-disant prétentieux des expressionnistes abstraits prônant un certain lyrisme et la force émotionnelle de la spontanéité du geste pour n’en citer que quelques aspects. Est née alors, l’idée que l’art devait être totalement pur et détaché de tout affect. En 1967, Sol LeWitt écrivait: “It is the objective of the artist who is concerned with Conceptual art to make his work mentally interesting to the Spectator, and therfore usually he would want it to become emotionally dry..() The expectation of an emotional kick, to which one conditioned to Expressionist art is accustomed (…) would deter the viewer from perceiving this art»
Mais comme le souligne Jorg Heiser, pourquoi le spectateur ne pourrait-il pas penser d’une oeuvre qu’elle est mentalement intéressante et qu’il puisse être émotionnellement touchée par elle ? D’ailleurs, deux ans plus tard en 1969, LeWitt publiait un nouveau pamphlet où il écrit : «Conceptual artists are mystics rather that rationalists» «they leap to conclusion than logic cannot reach». Le propos de cette exposition s’est développé en s’appuyant autour de l’oeuvre de Bas Jan Ader (1942-1975) aujourd’hui reconnu comme une figure clé de ces deux tendances a priori antinomiques: Romantique et Conceptuelle.
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