Katherine Longly / Vivons cachés
libre choix / Rue Defacqz, 152 / 1060 Bruxelles
10/6/2011 - 26/6/2011
La vie dans un camping peut parfois être ambiguë.
À l'heure ou l'idée d'une Europe unie, solidaire et multiculturelle se confronte au protectionnisme économique ou identitaire ambiant, Katherine Longly nous en offre une maquette faussement paisible.
Les espaces sont à la fois partagés et protégés, les vacanciers semblent hésiter entre le vivre ensemble et le repli.
On déploie des trésors d’ingéniosité pour s’extraire du regard de ses voisins : le choix d’un emplacement pourvu de la plus haute haie, la construction de chicanes en parevent, ou l’installation de petites barrières en « dur » chez les plus motivés. « Vivons cachés » pourrait ainsi être l’adage des campeurs.
Mais tous ces efforts pour créer un espace intime et privatif sont immédiatement réduits à néant, lorsqu’on envisage notamment la proximité sonore à laquelle sont soumis les usagers du camping. A quoi bon s’isoler du regard de son voisin si on l’entend tousser, parler ou même ronfler ?
Cette ambiguïté a fait sourire Katherine lorsqu’elle a brièvement séjourné dans un camping à la mer du nord. Elle s’est prise d’affection pour les campeurs. Et a ainsi décidé de parcourir leurs lieux de vacances, de la côte aux Ardennes, en passant par le Brabant, afin de consigner les mille et une manières de recréer son petit ‘cocon’ modèle réduit. Par sa lecture à la fois concrète et suggestive, elle dit ce qui est et ce qui est sous-jacent.
Cette approche ne reflète inévitablement qu’une partie de la réalité, celle que Katherine a décidé d’isoler et d’observer. La vie au camping comporte bien entendu aussi son lot de convivialité, d’apéros partagés et de salutations par-dessus les clôtures. Le territoire du campeur, si physiquement délimité qu’il soit, reste perméable.
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