Meli / L'autre Royaume
Musée de la photographie / Avenue Paul Pastur, 11 / 6032 Mont-sur-Marchienne
28/5/2011 - 18/9/2011
"C’est la photographie qui me procure mes premiers souvenirs de Meli. Je tourne les pages de ce vieil album au look furieusement seventies et me découvre à deux ans sur une petite photo carrée aux bords dentelés regardant un éléphant qui semble également me découvrir. Je tourne la page... soudain j’ai trois ans et mon frère m’accompagne. Selon un schéma très classique pour toute personne visitant Meli dans les années 70, nous posons avec ma grand-mère et ses cousines devant le palais des Mille et une nuits. Les images et les années s’enchaînent car ce passage par Meli à chaque séjour à Saint-Idesbald était incontournable. Tiens, les étés de mon jeune temps me semblent plus ensoleillés que ceux de ces dernières années...
La photo prend des couleurs et mes souvenirs reviennent à la charge. La remorque promenant le géant couché le long du littoral qui, lorsque nous le croisions, nous faisait piaffer d’impatience ; le tram jusque La Panne, puis le bus pour Adinkerke ; les échoppes de marchands ambulants proposant du miel et des bonbons devant le parc ; l’impatience à la caisse avant de filer près du Manneken Pis pour glisser, discrètement, une pièce de vingt francs qui le fera arroser des passants surpris, tandis que la sorcière glisse au-dessus de nos têtes...
Les étés se succédant, je ne peux plus dire quelle attraction est apparue avant l’autre, jusqu’à cette dernière visite attendrie alors que j’approchais des 25 ans et de la dernière saison d’existence de Meli Park.
Me reviennent en vrac des images de la coccinelle, du bateau pirate qui retournait l’estomac, du show des perruches, du carrousel à chaînes et, surtout, d’Apirama où les abeilles disaient au revoir dans toutes les langues. Le jardin des contes faisait rêver de prince charmant, de belles robes et d’aventures abracadabrantes la petite fille que j’étais, malgré les rouages parfois un peu grippés des automates.
Quand Xavier Canonne a évoqué pour la première fois cette idée qu’il pensait un peu folle de monter une exposition sur Meli, les souvenirs, et les émotions liées, m’ont submergée et je n’ai pas hésité une seconde avant de dire «on fonce».
Il n’était pas question de composer une exposition «hommage», mais plutôt de rassembler en nos cimaises les images que chacun d’entre nous conservait de Meli Park. Nous souhaitions proposer une balade parmi les témoins de ces moments heureux de l’enfance, quel que soit notre âge. Il s’agissait donc de fouiller placards et greniers, de rouvrir des albums parfois vieux de 70 ans puisque 3 générations de petits Belges – wallons, flamands et bruxellois – se sont succédés au paradis des abeilles né de l’imagination fertile d’un apiculteur visionnaire.
Christelle Rousseau, conservatrice au Musée de la Photographie"
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