Expo: Fading
Musée d'Ixelles / Rue Jean Van Volsem, 71 / 1050 Ixelles
25 juin au 13 septembre 2009
FADING réunit pour la première fois au Musée d’Ixelles les œuvres de quarante artistes contemporains belges, tous actifs sur la scène nationale et internationale. Consacrée à la peinture et la photographie, l’exposition examine le langage critique élaboré par ces artistes face à la profusion d’images véhiculées quotidiennement par notre société de consommation.
Sur une période allant de 1975 à nos jours, FADING présente des artistes remarquables pour leur exploration des limites de l’effacement dans l’image. L’absence suggérée, la présence outrée ou l’état imaginaire de l’oeuvre d’art constituent la base de ce picturalisme.
Mais FADING se joue de la fidélité de l’image au réel. La notion d’estompage est ici mise au service de la reconstruction du réel par diverses manipulations plastiques : le portrait, la nature-morte, le paysage, le fragment, le photographique, le filmique, le digital, le sculptural, l’architectural.
Les artistes de FADING vous invitent à plonger au coeur de leur propre interprétation de la réalité, dans un univers où se mêlent le flou et l’esthétisme.
Le catalogue de l’exposition est à concevoir comme un ouvrage de référence autant qu’un bel objet. Le commissaire, Sven Vanderstichelen, y explique la démarche qui a conduit à l’aboutissement de FADING :
FADING est né de mon aspiration à confronter l’indifférence frisant la nausée que m’inspirent les images médiatiques et l’émerveillement que me procure la contemplation d’une oeuvre d’art.
(…) les oeuvres de cette exposition, tout comme cet ouvrage, sortent des mains d’artistes qui s’efforcent de façonner la réalité, mais n’en sont pas moins conscients de s’inscrire dans une histoire (de l’art) et d’appartenir au monde (de l’art). ( Sven Vanderstichelen, commissaire )
D’autres auteurs (Willem Elias, Johan Swinnen) y redéfinissent le mouvement dans lequel s’inscrivent les artistes de FADING tout en soulignant la continuité qui les relie aux courants artistiques majeurs.
Les artistes exposés ont pour caractéristique de vouloir subjectiver l’objectivité. Ils se situent par conséquent dans un entre-deux. A une extrémité, on mentionnera par exemple l’impressionnisme et l’expressionnisme. Le premier parce qu’il exacerbe l’impression subjective de l’objectivité en fonction des variantes du temps. Le second parce que l’objectivité y est une pure déformation subjective. A l’autre extrémité, on mentionnera les ready-mades du dadaïsme et du Pop Art ainsi que ceux des réalistes du XXe siècle. Les premiers parce qu’il n’est rien de plus objectif que de promouvoir l’objet lui-même en tant qu’oeuvre d’art. Les seconds parce que leur effort tendait à évincer la subjectivité de l’image. ( Willem Elias )
L’originalité du sujet fait de FADING un événement inédit qui confirme la volonté du Musée d’Ixelles de s’ouvrir à la création contemporaine. Depuis ses débuts, le musée a toujours accordé une place de choix à l’art contemporain, tant du point de vue de la programmation que des acquisitions, soucieux de maintenir cet esprit ambitieux et éclairé d’une certain “tradition de la contemporanéité”, considérée comme l’un des pilliers de l’aura de l'institution.
FADING est ainsi bien plus qu’une « simple » exposition d’art contemporain.
En effet, elle pose un regard aiguisé sur une problématique majeure de l’art actuel, présente les valeurs sûres et les espoirs de l’art d’aujourd’hui et de demain, révèle des expérimentations esthétiques des plus intéressantes et réussies et, de plus, écrit une page de l’histoire de l’art tout comme l’une du Musée d’Ixelles…
Une exposition dès lors marquante et incontournable à plus d’un titre ! ( Claire Leblanc, conservatrice du Musée d’Ixelles )
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